SCIENCE.
DU MOT HUMANITE.
EXPLICATION DE LA DÉFINITION CONTENUE DANS LE LIVRB
DE L'HUMANITÉ.
par Adolphe Berteaux
§ 1
Pas de mot plus souvent employé, et pourtant pas de mot plus vague et moins compris que le mot humanité.
Parmi les définitions plus ou moins incomplètes qui en ont été données, deux sont plus généralement répandues.
La première consiste à considérer l'humanité comme l'assemblage des générations humaines, passées, présentes, et futures;
La seconde, à
reconnaître une certaine influence des générations les unes sur les
autres, et a voir dans cette influence une sorte de vie du genre humain
se développant à travers le temps.
Ces définitions nous
paraissent, à peu de chose près, aussi insignifiantes l'une que l'autre.
La première n'a véritablement aucune valeur; elle ne présente d'autre
idée que celle d'un nombre d'hommes indéterminé, formé par l'assemblage
des générations s'ajoutant confusément ensemble.
La seconde, il est vrai,
tend à discerner un lien dans cette espèce d'ossuaire formé |iar les
dépouilles de tout le genre humain. On y entrevoit qu'il existe une
relation des générations les unes sur les autres, et on va même jusqu'à
apercevoir qu'une sorte de vie collective règne au sein de toutes les
races humaines. Mais sur quoi est fondée cette relation, d'où provient
cette influence, comment cette vie collective s'exerce-t-clle, et en
vertu de quel principe? c'est ce qu'on ne voit nullement
Le lien entre l'homme
individu et les hommes en général, entre l'Homme et l'Humanité, n'étant
pas même entrevu dans cette définition, la vie collective dont on parle
reste une énigme dont on n'a pas le mot. Le rapport essentiel étant
manqué, le rapport conséquentiel des générations les unes sur les autres
qu'on signale n'est qu'une aperception confuse et ténébreuse.
Ces deux définitions ne
nous paraissent donc pas seulement vagues, elles manquent totalement
d'un fond certain. On peut affirmer néanmoins que tous les penseurs de
notre temps, à l'exception d'un seul, n'ont pas de notion métaphysique
plus claire, quand ils parlent, ce qui leur arrive souvent, de
l'Humanité.
Mais il faut pourtant reconnaître que ces
définitions sont déjà un progrès sur les idées qu'on se formait au
dix-septième et au dix-huitième siècle.
J'ouvre le Dictionnaire de l'Académie, et je lis: «humanité, «nature humaine. » Puis viennent les exemples -."Jésus-Christ s'est revêtu de notre humanité. Il a pris notre humanité. L'humanité de Jésus-Christ. La sainte humanité. La sacrée humanité de Jésus-Christ, du Fils de Dieu". Suivant les académiciens du dixseptième siècle, le mot Humanité n'a donc pas d'autre sens que celui de nature Humaine, sans
détermination plus précise ; et pourtant l'incarnation du Fils de Dieu
dans cette Humanité est présente à leur esprit. Tous les exemples qu'ils
citent sont tirés de cette incarnation. On pouvait leur demander:
Pourquoi Jésus-Christ s'est-il revêtu de notre Humanité ? Pourquoi
appelez-vous notre Humanité ainsi déifiée la sainte Humanité ? Ne
voyez-vous pas que si le Fils de Dieu, comme vous dites, s'est incarné
dans l'Humanité, c'est apparemment parce que l'Humanité est un être
collectif ; car assurément il ne s'est pas incarné dans tel ou tel homme
en particulier, mais dans la nature humaine en général. Et s'il a, comme
vous le dites, sauvé l'Humanité par cette incarnation, c'est donc que
de cette nature humaine où il s'est incarné, son influence divine s'est
versée sur toutes les générations d'hommes; ces générations d'hommes ne
sont donc pas isolées les unes des autres, étrangères les unes aux
autres. N'appelez-vous pas vous-mêmes Jésus-Christ ainsi incarné le second Adam ? Si le premier Adam, qui était l'Humanité collective, a, par son
péché, encouru la déchéance, comment le second Adam aurait-il pu racheter
les hommes de cette déchéance, autrement qu'en incarnant en Dieu
l'essence même de l'Humanité, et en ramenant ainsi, non pas les hommes
en tant qu'individus, mais l'espèce tout entière, à l'état d'innocence
et de sainteté ? Que vous a dit, d'ailleurs, ce Fils de Dieu devenu
homme, que vous a-t-il appris de la nature humaine ? Que tous les hommes sont frères. Donc
à votre définition de l'Humanité vous auriez dû ajouter au moins ce que
votre Sauveur vous a révélé ; et votre lexique devrait contenir cette
définition : "Humanité, nature humaine", dont le propre est que tous les êtres qui en sont revêtus sont "frères". Alors vos exemples, tirés de la religion, auraient un sens ;
car la fraternité humaine, sanctifiée par Jésus-Christ, déterminerait le sens véritable de ce mot Humanité.
Mais les académiciens qui ont rédigé le
Dictionnaire ne se donnaient pas la peine d'accorder leur science de
mots avec cette religion pour laquelle ils avaient ou professaient tant
de respect. Ils définissaient vaguement le mot d'Humanité, et parlaient
avec idolâtrie de l'incarnation de Jésus-Christ, sans comprendre ce
grand symbole.
Au dix-huitième siècle, Voltaire poursuit de ses sarcasmes l'Humanité dans Adam, faute de rien comprendre à la Genèse ; et
pourtant il a, dans plusieurs de ses écrits, et dans tous ses beaux
moments, une sorte de culte véritable pour l'Humanité. Personne
n'emploie ce mot plus souvent et avec plus de sentiment. Il cherche
ainsi, pour ainsi dire, la trace de ce qu'il a perdu. Le sentiment le
ramène vers l'idée d'un lien collectif entre tous les hommes ; et ce même
homme qui traite avec tant d'ironie les monuments religieux où la
solidarité humaine est empreinte et formulée comme un culte, n'est
jamais plus éloquent que lorsqu'il parle aux hommes de leur fraternité.
Mais ne lui demandez pas une connaissance véritable du rapport de
l'Homme à l'Humanité ; Voltaire est au moins aussi incomplet et aussi
négatif sous ce rapport que l'Académie de Richelieu. La preuve, c'est
que vous chercherez vainement, soit dans l'Encyclopédie, soit dans le
Dictionnaire philosophique, le mot Humanité. Ce mot manque. Mais à la
place, vous trouverez, au mot homme, des plaisanteries sans fin sur Adam et sur Eve.
L'auteur du livre De L'humanité (page 256 de la première édition) a dit : "L'humanité Est Un être Idéal, Composé D'une MuLtitude D'êtres Réels, Qui Sont Eux-mêmes L'humanité En germe, L'humanité A L'état Virtuel ; Et, Réciproquement, "l'homme Est Un être Réel, Dans Lequel Vit, A L'état Virtuel, L'être Idéal Appelé Humanité. L'homme Est L'humanité Dans Une Manifestation Particulière Et Actuelle. Cette
définition de l'Humanité nous paraît renfermer le germe et le fond
principal de cette religion de l'avenir que tous les penseurs un peu
profonds, depuis un demi-siècle, nous annoncent comme devant régénérer
la société, et qu'ils appellent de tous leurs vœux.
Nous allons essayer d'expliquer le plus
clairement qu'il nous sera possible, tout en nous renfermant dans
d'étroites limites, cette définition, sur laquelle nous fondons les plus
belles espérances.
L'Humanité est un être idéal :
C'est-à-dire que ce qu'on appelle Humanité n'est
pas un être réel que les sens puissent saisir. C'est à l'esprit seul de
concevoir l'Humanité, qui est le type idéal renfermant
en lui tout ce que les êtres particuliers appelés hommes peuvent
sentir, aimer, ou connaître, par les trois facultés, sensation,
sentiment, et connaissance, qui les constituent
Composé d'une multitude d'êtres réels :
Oui ; car pour renfermer
en lui tout ce que ces êtres peuvent réaliser, il faut qu'il soit ces
êtres eux-mêmes, sans devenir pour cela réel et saisissable comme eux.
Le type Humanité est
dans chaque homme, comme Dieu, source de toute vie, est dans chaque
chose : il laisse voir sa manifestation, sans cesser d'être caché.
Qui sont eux-mêmes l'Humanité en germe, l'Humanité à l'état virtuel :
De même que l'être idéal
Humanité renferme en lui tout ce que peuvent réaliser les êtres
particuliers hommes, tout homme porte en lui le germe de tout ce que
comprend l'être idéal Humanité.
Toutes les sensations, tous les sentiments,
toutes les connaissances de cet être Humanité, il peut se les assimiler.
Il est apte à tout sentir, à tout connaître, à tout aimer.
Cependant ces sensations, ces sentiments, et ces
connaissances, ne sont en lui que comme le chêne est dans le gland ;
c'est-à-dire à l'état de germe virtuel, d'aspiration, et non encore de
manifestation.
Et, réciproquement, l'homme est un être réel, dans lequel vit, à l'état virtuel, l'être idéal appelé Humanité :
C'est ce qui vient d'être dit ci-dessus.
L'Homme est l'Humanité :
Oui, l'Homme est l'Humanité, puisqu'il lui est
donné de s'assimiler tout ce dont cette Humanité est capable. Il est
l'Humanité, puisque non seulement il peut s'assimiler tout ce qu'elle
comprend, mais a en lui toute cette Humanité. Mais comment a-t-il cette
Humanité ? comment est-il cette Humanité ? Ici l'auteur de cette
définition répond :
Il est l'Hittnanilé dans une manifestation particulière et actuelle :
Manifestation particulière ; car l'homme, différant des autres hommes quant à la forme, est la manifestation du type Humanité,
en prépondérance soit de la sensation, soit du sentiment, soit de la
connaissance. Ces trois facultés sont variées à l'infini dans chaque
être ; ce qui n'empêche nullement l'identité de fond, d'essence, qui
relie ces mêmes êtres particuliers pour en faire des égaux, des semblables.
Manifestation actuelle ;
car, quoiqu'elle soit profonde et vraie cette sentence du célèbre
Leibnitz : "Le présent, engendré du passé, est gros de l'avenir", il
existe néanmoins une différence caractéristique entre le passé, le
présent, et l'avenir, et on ne saurait sans absurdité confondre ces
trois points du temps. Ainsi l'homme d'aujourd'hui, quoique étant le
même, quant au fond, que l'homme d'hier, n'en diffère pas moins, quant à
la forme. Il est le même individu ; mais il est transformé par le progrès
qu'il a accompli d'hier à aujourd'hui, en s'assimilant des non-moi par la sensation, le sentiment, et la connaissance, en communiant avec ces non-moi, objets nécessaires de sa vie, par les trois faces de son être.
Comme on le voit, la vie de l'homme est progressive, et l'être particulier n'est que la manifestation actuelle de l'Humanité.
Ce que nous venons de dire au sujet de l'être particulier se peut démontrer de même quand il s'agit de l'Humanité tout entière.
§ 2
Nous devons nous emparer de cette belle
définition de l'Humanité ; car, profonde et vraie comme elle nous semble
l'être, c'est elle, n'en doutons pas, qui nous amènera à résoudre tous
les problèmes importants que l'esprit humain s'est posés ; c'est elle qui
nous donnera la solution complète de toutes les grandes questions
sociales agitées de nos jours.
Ce qui, pour nous,
ressort tout d'abord de cette définition de l'Humanité, c'est la
constatation du principe de l'égalité radicale des hommes entre eux ;
voici comment :
Que je me suppose momentanément en face d'un homme quelconque, et que je m'examine, m'observe intérieurement, psychologiquement, pour
me servir ici de l'expression favorite de l'école éclectique, que
verrai-je en moi, en m'examinant ainsi ? J'y verrai le type Humanité
dans tout son entier à l'état de germe, et s'y manifestant
particulièrement et actuellement par sensation-sentiment-connaissance :
Par la sensation ; car j'ai un corps, des organes sensibles, susceptibles de communiquer avec toute la nature ;
Par le sentiment; car
je me sens attiré, par une sorte de sympathie et d'attraction, vers
tels ou tels êtres, repoussé par d'autres ; je suis susceptible d'une
foule de mouvements parfaitement discernables de la sensation, et qui
peuvent tous se ramener en général à l'amour et à son contraire ; j'ai
donc un amour par le moyen duquel je m'unis avec l'amour universel qui
relie les êtres composant cette nature, et plus particulièrement avec
mes semblables ;
Par la connaissance ; car
j'ai un esprit, qui me fait concevoir cette harmonie universelle que
mon cœur aime, me fait pénétrer dans les secrets de cette nature que mes
organes perçoivent, et me fait distinguer entre eux, comparer, analyser
tous les êtres particuliers répandus dans cette nature infinie.
Que j'examine cet homme qui est là, devant moi.
Les organes, le corps qui me constituent Humanité par la forme
extérieure, et qui sont pour ainsi dire les portes de ma sensation, ne les a-t-il pas ainsi que moi ?
Le sentiment, cet
amour se manifestant en moi par des passions diverses, ne le
retrouvé-je pas en lui ? n'est-il pas, ainsi que moi, doué de la faculté
d'aimer ou de haïr, selon que les sensations produites sur lui par le
monde externe lui sont agréables ou désagréables ?
Cette connaissance, dont
je me sers pour le juger, l'apprécier, le comparer à moi ou à d'autres
êtres, ne la possède-t-il pas aussi, lui ? Ne lui est-il pas donné, ainsi
qu'à moi, de juger, comparer, analyser toutes choses ? Les jugements
qu'il portera différeront sans doute de mes jugements ; mais ce n'en
seront pas moins des jugements. Donc, il est, comme moi, connaissance,
bien que sa connaissance diffère, en apparence, de la mienne.
Comme je viens de le démontrer, tout homme est
donc identiquement lié à tout homme par le fond
sensation-sentiment-connaissance ; ce qui constitue eu lui le type
Humanité, qui ne se manifeste que sous ces trois aspects.
Si cela est vrai, une
conséquence en découle tout d'abord. C'est que deux termes jusqu'ici
divisés, séparés l'un de l'autre, comme étant essentiellement différents
de leur nature, se trouvent réunis, et s'impliquent mutuellement : ces
deux termes sont le droit et le devoir.
Prouvons.
Vous êtes sensation, et, partant, vous avez droit
à développer à l'infini cette faculté qui est en vous. Mais un homme se
présente à vos yeux. Comme vous, cet homme est sensation, et, partant, a
les mêmes droits que vous au développement de cette
sensation. Or en quoi consiste le devoir, sinon à rendre à notre
semblable ce qui lui appartient ? Et que lui appartient-il ? Ce qui vous
appartient également : le droit imprescriptible de développer librement
la sensation, partie constituante de notre être. Donc tout le devoir
consiste ici à respecter dans nos semblables le droit légitime que nous
sentons avoir tous.
Ce que nous venons de dire pour la sensation, il nous sera facile de le dire pour le sentiment et la connaissance.
Vous percevez des corps dans la nature ; ces corps
se meuvent en tous sens, croissent, et gravitent. Usant de la
connaissance qui est en vous, vous pénétrez dans une certaine mesure,
selon le degré de votre intelligence, dans la loi, l'intelligence
universelle qui fait croître, graviter et mouvoir ces corps que vos
organes (sensation) perçoivent. Vous vous sentez porté, par votre nature
intellectuelle, à comparer, décomposer, analyser ces corps. Et vous en
avez le droit, doué que vous êtes, de la faculté de le faire. Mais cet
homme, que tout à l'heure je vous opposais lorsqu'il s'agissait de la
sensation, n'est-il pas, lui aussi, doué de cette puissante faculté, la
connaissance ? Donc, il a, ainsi que vous, le droit de développer cette
faculté. Votre devoir, qui consiste à protéger ce droit, devient, pour
la connaissance, ainsi que pour la sensation, extrêmement simplifié.
Mais ce n'est point tout pour vous que cette
perception des corps et cette pénétration de la loi qui les régit
(sensation et connaissance). L'action de cette loi sur ces corps produit
toujours en vous un troisième terme, qui est le sentiment d'attraction
ou de répulsion que vous éprouvez pour ces corps, ou pour les
phénomènes qui s'accomplissent en eux et par eux. Et ce sentiment, vous
l'éprouvez parce qu'il est en vous, au même titre que les deux autres
termes de votre Trinité psychologique ; ce qui fait que vous avez le
droit de le développer à l'infini. Mais ce semblable que nous vous avons
opposé lorsqu'il s'est agi de la sensation et de la connaissance,
n'at-il pas, lui aussi, cette faculté d'aimer ou de haïr les corps ou
les phénomènes que ses organes perçoivent et que son intelligence
connaît ? Et s'il a cette faculté, cesentiment (et il l'a parce qu'il
est votre semblable), n'a-t-il pas les mêmes droits que vous au
développement de cette troisième face de son être ? Donc encore ici, nous
pouvons affirmer que votre devoir consiste à protéger dans votre
semblable le droit que vous sentez en vous.
Nous pouvons conclure de ce que nous venons de dire que ces deux choses appelées jusqu'ici droit et devoir se trouvent désormais réunies en une seule.
Le droit de mon
semblable est mon droit. Je proclame le sien en exerçant le mien. En
proclamant son droit, j'accomplis mon devoir, qui n'est réellement que
le respect du droit d'autrui. Et de même, en accomplissant mon devoir,
je proclame le devoir d'autrui. Donc droits et devoirs ne sont plus
désormais qu'une seule et même chose pour tous les hommes, les égaux, les semblables ; car
tous sont l'Humanité. Et tous sont l'Humanité parce qu'ils renferment
tous, en eux, à l'état de germe, le type Humanité, bien qu'ils n'en
soient chacun que la manifestation particulière et actuelle.
Ce serait donc à tort
que nous nous laisserions éblouir par les différences de formes qui
apparaissent dans les hommes, et que nous en tirerions cette fausse et
absurde conséquence, l'inégalité des droits et des devoirs.
Mon semblable peut fort bien être un grand
savant, un grand artiste, un grand industriel : il sera toujours
l'Humanité dans une manifestation particulière ; il ne sera jamais plus,
toutes les sciences, tous les arts, toutes les industries étant
contenus dans le type Humanité. Et comme j'ai en moi le type Humanité
dans toute sa grandeur, à l'état de germe, je suis son égal quant au
fond ; la forme seule est variée, ce qui peut-être n'est entre nous
qn'une question de temps.
Ceci étant admis, plus d'inégalité possible entre
les individus de l'espèce Humanité. Quels que soient leurs goûts, capacités, aptitudes, ou prédispositions, jamais les choses ne donneront
lieu à la caste, au privilège. Il y aura seulement différence de
fonction pour les individus dans le grand tout Humanité.
Si nous saisissons bien
tout ce qui précède, si nous sommes bien convaincus de l'identité
radicale des hommes entre eux, identité qui nous paraît évidente, nous
pourrons marcher d'un pas ferme à la conquête de l'égalité, notre but,
le but de toute l'Humanité
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